Le mariage dans l’islam, tout savoir
L’islam considère le mariage comme l’une des plus belles choses qui puissent arriver au musulman. Véritable institution, le mariage musulman n’est pas une cérémonie à prendre à la légère. Il existe un certain nombre de conditions et de règles à respecter pour qu’un mariage dans l’islam soit validé.
Par les liens du mariage, l’islam lie une personne à sa moitié afin de former une famille et surtout éduquer les enfants d’une façon convenable. C’est pour garantir l’union d’un couple uni et harmonieux que les préceptes islamiques ont défini les différentes conditions de validité du mariage. Cela permet d’installer des bases solides indispensables à la contraction d’un mariage valide.
Vous cherchez à mieux comprendre les traditions et rituels d’un mariage musulman ? Découvrez dans cet article notre dossier complet sur le mariage dans l’islam.
Conseils avant de songer à se marier
Tenant une place très importante dans la tradition musulmane, le mariage est un engagement avec une dimension plus que sentimentale entre deux personnes. Même si les différences culturelles constituent la principale richesse et la force d’un couple, il y a quelques précisions à apporter sur la contraction du mariage dans l’islam.
En effet, tout comme le droit islamique, la religion musulmane considère le mariage comme un contrat entre un homme et une femme, consacré lors d’une cérémonie religieuse appelée nikah. Ils peuvent, dès lors, se mettre en couple sans que cela soit perçu comme une offense envers Dieu, leurs parents et la société.
Les interdits dans le mariage musulman
La tradition musulmane fait interdiction à un homme musulman de se marier avec une femme qui ne croit pas en Dieu. Cette interdiction de mariage concerne aussi les femmes qui croient en plusieurs dieux ou encore qui sont agnostiques. Aussi, lorsque le musulman se marie avec une femme non musulmane, cette dernière doit se convertir dans l’islam avant la célébration du mariage. Concernant la femme musulmane, elle n’a l’autorisation de se marier avec un non musulman qu’à la condition que son futur mari accepte de se convertir en l’Islam.
Toutefois, il faut nuancer, car cette interdiction est principalement observée et respectée dans les courants musulmans les plus extrémistes et intégristes. En effet, l’on assiste de plus en plus à des mariages mixtes dans lesquels la femme choisit de conserver sa religion.
Enfin, il faut aussi préciser qu’il existe trois grands interdits dans le mariage entre personnes musulmanes. Il s’agit :
- du mariage temporaire, c’est-à-dire le fait de se marier en sachant pertinemment que cette union ne va durer qu’une période déterminée à l’avance ;
- de demander en mariage une femme déjà engagée, c’est-à-dire qui a déjà reçu une demande de mariage connue de tous ;
- d’avoir des relations sexuelles entre les futurs époux avant que les noces ne soient effectivement organisées.
Les prescriptions spéciales dans la religion musulmane
Que la future mariée soit mineure ou même majeure, lorsqu’elle désire se marier, elle doit obtenir l’accord du wali, c’est-à-dire son tuteur (père, oncle ou même grand-frère), qui doit obligatoirement être musulman. En cas de refus d’autorisation du wali, la jeune femme peut solliciter l’intervention du juge pour pouvoir se marier. Quant au mari, il doit verser à sa future épouse une dot. Le montant de cette dot doit rester connu uniquement des personnes liées au couple.
Il faut rappeler qu’il est permis en islam de divorcer et de se remarier. Mais bien que cela soit admis, le divorce est considéré par beaucoup d’imams et de savants comme la chose admise la plus détestée d’Allah.
Les conditions du mariage musulman
Comme mentionné plus haut, le mariage musulman est soumis à certaines conditions de fond qui, lorsqu’elles ne sont pas respectées, peuvent entraîner l’invalidité de l’union.
La présence du wali durant la cérémonie de mariage
La toute première condition de validité du mariage dans l’islam est la présence du wali à la cérémonie de mariage. Il s’agit d’une question qui fait l’unanimité. Le tuteur de la femme représente l’autorité parentale qui accorde la main de la fille.
Le wali peut être le père même de la femme, un grand frère, un oncle ou un juge musulman. Selon un hadith rapporté par Abou Moussa, le Prophète Mahomet a déclaré qu’aucun mariage ne peut s’établir sans tuteur.
Toutefois, lorsque le wali ne peut être présent à la cérémonie du mariage musulman, ce mariage peut toujours être valide à condition qu’il y ait la présence de deux témoins.
En effet, l’islam donne à la femme le choix d’accepter ou de refuser le mariage. Ce consentement doit pouvoir faire objet de témoignage de personnes d’une moralité digne (le wali). À défaut, au moins deux personnes saines d’esprit doivent être en mesure d’attester du consentement de la future mariée à s’unir avec son conjoint.
La présence de témoins au mariage
En dehors de la présence du wali, il faut également que des témoins assistent à la cérémonie de mariage. Généralement, il s’agit de deux témoins hommes, mais les témoins peuvent aussi être un homme et deux femmes. Bien entendu, ces deux témoins sont différents des témoins prévus dans le cas où le wali ne pourrait pas assister aux noces.
Les témoins du mariage, choisis dans chacune des familles impliquées au mariage, ont pour rôle d’entendre et de pouvoir certifier le consentement mutuel que les époux se sont donné.
Le consentement mutuel au mariage
Même s’il existe encore de rares cas de mariages arrangés, principalement en milieux extrémistes, aucun mariage musulman ne peut être valide sans le consentement mutuel des futurs époux. Une attention particulière est portée sur le consentement de la femme qui doit être obligatoirement sans équivoque avant de célébrer le mariage.
En effet, la religion musulmane vise, dans le mariage, la construction harmonieuse de la famille. Cette harmonie ne saurait exister ou même ne pourra pas se construire si les deux membres du couple ne se désirent pas.
Dans ce cadre, un hadith très explicite, rapporté par Boukhari et Mouslim, rappelle l’importance du consentement de la femme en particulier comme condition de validité du mariage. En effet, selon ce hadith, le Prophète Mahomet a dit qu’aucun mariage d’une femme vierge ne peut se faire sans avoir demandé sa permission. Il ajoute que, s’agissant d’une femme divorcée, aucun mariage ne peut être valide sans lui demander son avis.
Le versement de la dot
Dans la tradition musulmane, il incombe au mari de prendre en charge son épouse. C’est pour cela qu’au moment du nikah, le futur mari a l’obligation de verser à sa future épouse le mahr, la dot. Cette dot peut être constituée de biens matériels ou d’une somme en espèce qui seront exclusivement destinés à la future épouse.
Le versement du mahr est une prescription contenue dans le Coran. En effet, Allah ordonne aux hommes de donner aux épouses leur dot - mahr -, de bonne grâce. La sourate prévoit que lorsque l’épouse abandonne, de bon gré à son mari, le mahr, ce dernier peut alors en disposer à son aise et de bon cœur.
La veille des noces
La nuit précédant la cérémonie des noces musulmanes est une veille très importante, surtout pour les futures épouses. Elle consacre traditionnellement la nuit du henné.
En effet, dans la tradition musulmane et orientale, cette étape est assimilée à l’enterrement de vie de jeune fille. Il est de tradition, durant la veille du mariage, de dessiner sur les mains et les pieds de la future mariée divers symboles et motifs avec du henné. Cette plante colorante permettant de faire des tatouages éphémères sur la peau est très prisée dans la culture musulmane et dans la majorité du monde arabe.
Le henné est réputé pour chasser le mauvais œil et apporter le bonheur. En plus d’esthétique, il est naturel et s’efface au bout de deux semaines tout au plus. La pose de henné sur les mains et les pieds de la future mariée est une séance qui se déroule dans une grande intimité. Les seuls présents à cette cérémonie sont la famille de la future mariée et les très proches du couple.
La cérémonie du mariage religieux
Le mariage religieux dans l’islam, encore appelé halal ou fatiha en fonction des régions, est une cérémonie qui dure environ une demie heure. Il répond à un code protocolaire déterminé. La femme doit se parer des bijoux musulmans et s’habiller conformément aux prescriptions du Coran.
Il ne remplace pas le mariage civil, mais constitue la formalisation de l’amour que les deux conjoints portent l’un pour l’autre et surtout leur engagement de vie devant Dieu.
Le halal se déroule le plus fréquemment dans une mosquée, mais peut avoir lieu à la mairie ou dans la future demeure du couple. L’islam interdit au couple désireux de se marier de vivre ensemble tant que le halal n’est pas effectivement fait. Cela limite les risques de rapports intimes entre futurs époux.
La cérémonie du fatiha commence par une prière durant laquelle les hommes et les femmes sont séparés. L’imam prononce alors une khoutbah, louanges à Allah, et des versets du Coran. L’imam fait procéder après à l’échange de vœux des entre la femme et son futur époux avant de mentionner le versement de la dot. Il rappelle, dans ce cadre, que la dot symbolise l’autorité du futur mari et son engagement à subvenir aux besoins de sa famille.
L’imam demandera alors au wali s’il consent à donner la main de la future mariée. Ensuite, il pourra officier la remise des alliances avant celle du certificat de l’acte de mariage.
À la fin des rites religieux et prières consacrant le mariage musulman, la famille et les proches des mariés célèbrent l’union du couple dans une ambiance des plus festives. Les célébrations peuvent même durer toute une semaine, mais dans la grande majorité des cas, elles se déroulent sur trois jours seulement. Il y a en effet une célébration :
- lors de la soirée de la pose de henné sur les mains de la future mariée ;
- à l’occasion du mariage religieux ;
- le lendemain du mariage.
La fête commence par le walima, un grand repas au cours duquel la famille des époux, les proches et tous les invités partagent le bonheur de l’union. Durant chacune des festivités, la tradition veut que l’épouse change de tenue. En moyenne, elle doit arborer 4 tenues différentes.
En France, l’influence du monde oriental fait qu’il n’est pas rare de voir ce type de célébration, surtout dans les grandes métropoles comme Paris. Beaucoup de nouveaux couples festoient selon le code oriental sur plusieurs journées pour célébrer leur amour et leur union devant Dieu et la société.
Ainsi, après la cérémonie officielle du mariage civil dans les mairies, direction les salles de fêtes ou le domicile du conjoint (ou même de leurs parents) avec des amis et proches.
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